Aujourd'hui, la République paraît bien établie en France.
L'histoireLa Première République naît pendant la Révolution
Louis XVI accepte en apparence. En réalité, ni lui ni les puissants du royaume ne souhaitent ces changements. En 1792, le roi tente de s'enfuir; il est rattrapé à Varenne. On cesse de lui faire confiance, d'autant que la guerre contre une alliance de rois étrangers menace Paris. Le 20 avril 1792, lors de la bataille de Valmy, les révolutionnaires battent le roi de Prusse. Le lendemain, la République est proclamée. Désormais, le roi n'exerce plus de pouvoir. Une République bien instable
Une autre Constitution est votée. Elle introduit une nouveauté : il n'y a plus une seule assemblée, mais deux (c'est encore le cas aujourd'hui avec l'Assemblée nationale et le Sénat). Mais ce nouveau régime, le Directoire, est renversé le 9 novembre 1799 par un coup d'État militaire du général Napoléon Bonaparte. De l'Empire au retour de la monarchieLe 2 décembre 1804, Napoléon Ier est couronné empereur. Tous les pouvoirs sont concentrés entre ses mains; la République est morte et enterrée. A l'intérieur du pays, Napoléon réforme le droit en introduisant le Code civil et l'enseignement en créant l'Université; à l'extérieur, il se lance dans une véritable conquête militaire de l'Europe. En 1815, ses ennemis finissent par l'abattre à la bataille de Waterloo, en Belgique. Les vainqueurs obtiennent son exil sur l'île de Sainte-Hélène et favorisent le retour de la monarchie en France. Les deux frères de Louis XVI vont régner successivement. Le premier, Louis XVIII, se montre plutôt respectueux des nouvelles libertés gagnées par la Révolution. Mais à sa mort en 1824, le second, Charles X, cherche à revenir à une monarchie plus autoritaire. Ses décisions mécontentent les Français, et particulièrement les Parisiens. Nouvelles Révolutions, nouvelle RépubliqueEn 1830, pendant trois journées baptisées les "Trois Glorieuses" (27, 28 et 29 juillet), Paris se révolte et chasse Charles X. Un nouveau roi monte sur le trône : Louis-Philippe. C'est un homme modéré, favorable à certaines libertés. En 1848, les manifestations de mécontentement se multiplient. Le 22 février, à Paris, une nouvelle Révolution contraint le roi à abdiquer. La Seconde République est proclamée. Cette fois, on décide d'élire les nouveaux représentants du peuple au suffrage universel : 7 800 000 hommes votent, et non plus seulement 250 000 comme auparavant ! Néanmoins, la plupart des ministres viennent de la bourgeoisie. Ils se méfient du petit peuple. En juin 1848, des manifestations d'ouvriers sont durement réprimées. C'est aussi la Seconde République qui invente l'élection du président de la République au suffrage universel. Le premier président de l'histoire est élu en 1848. Il s'appelle Louis-Napoléon Bonaparte. Comme son cousin Napoléon Ier, il utilise la force en 1851 pour mettre fin à la République. Un an plus tard, il devient empereur sous le nom de Napoléon III. La Troisième République : la plus longue de toutes !Le Second Empire prend fin en 1870 lorsque l'armée impériale est vaincue à Sedan par la Prusse. Le 4 septembre 1870, la République est proclamée à Paris. Une république très rigide qui commence par faire massacrer les révoltés parisiens de la Commune (mars-mai 1871). En fait, les hommes au pouvoir n'attendent qu'une occasion pour rétablir un roi ou un empereur : mais qui ? Un descendant de Charles X ? De Louis-Philippe ? De Napoléon III ? Finalement, personne ne sait s'imposer et trois lois sont votées de justesse en 1875 qui donnent à la Troisième République une Constitution. Prévue pour n'être qu'éphémère, elle durera jusqu'en 1940 ! Le pouvoir de voter les lois est accordé au Parlement composé de deux assemblées, la Chambre des députés (élue pour 4 ans au suffrage universel) et le Sénat (élu au suffrage indirect). Le président de la République, élu par le Parlement pour 7 ans, ne jouit pas d'un pouvoir très étendu; il peut juste dissoudre le Parlement et provoquer de nouvelles élections. Utilisé une fois par le président Mac-Mahon, ce droit ne le sera plus par la suite. Néanmoins, la République se fortifie et adopte des réformes ambitieuses comme la création de l'école laïque, gratuite et obligatoire (1880-81) ou la séparation de l'Eglise et de l'État en 1905. L'époque est aussi marquée par la condamnation à tort du capitaine Dreyfus, accusé de haute trahison en 1894. Cette fameuse "affaire Dreyfus" divise la société en deux camps; il sera pourtant gracié et réhabilité en 1906, après plusieurs années de bagne. D'une guerre à l'autreEn 1914, la France entre dans une guerre épuisante qui dure 4 ans et met l'Europe à feu et à sang. Mais la République endure l'épreuve. L'après-guerre est marquée par l'arrivée de deux gouvernements de gauche, en 1924 (le "Cartel des gauches") et en 1936, le Front populaire. Aucun ne dure très longtemps. En 1939, c'est à nouveau la guerre qui ne prend son ampleur terrible qu'une année plus tard. L'armée française est battue en quelques semaines et, le 10 juillet 1940, les députés (sauf 80 d'entre eux) confient tous les pouvoirs à un gouvernement sous l'autorité du maréchal Philippe Pétain. Ce jour marque la fin de la IIIe République et l'installation d'un régime autoritaire, l'État français, collaborant de plus en plus activement avec l'Allemagne nazie qui occupe une partie du pays. Dès le 18 juin 1940, sur les ondes anglaises de la BBC, le général De Gaulle refuse l'armistice et encourage les Français à poursuivre la lutte. Il va s'efforcer de reconstituer une armée - les Forces françaises libres - et d'unir les divers mouvements de résistance au sein du Conseil national de la résistance. De là naîtront les futures institutions républicaines. La Quatrième République : la mal-aiméeEn 1945, la guerre prend fin et les Français sont invités à exprimer leurs souhaits pour l'avenir : veulent-ils revenir au régime de la Troisième République ? Non, répondent-ils lors d'un référendum. Un premier projet de constitution est rejeté; un second est adopté. Elle entre en application le 27 octobre 1946. Un changement essentiel est à noter : depuis 1945, le suffrage est réellement universel puisque les femmes sont autorisées à voter. En vérité, le nouveau régime ressemble à l'ancien : le président de la République est effacé; le président du Conseil - l'équivalent du Premier ministre - exerce le pouvoir mais son gouvernement peut être renversé à tout moment par le Parlement (composé d'une Assemblée nationale et d'un Conseil de la République). Cette constitution favorise les alliances - souvent provisoires - entre partis politiques. Résultat : personne ne conduit fermement le pays, alors que la France traverse une période difficile, aggravée par la guerre en Indochine et en Algérie, deux territoires français entrés en révolte pour obtenir leur indépendance. Le 13 mai 1958, une émeute éclate à Alger. Pour rétablir l'ordre, le président de la République appelle Charles De Gaulle au gouvernement. Mais De Gaulle, qui depuis le début critique la Constitution de 1946, obtient la rédaction d'un nouveau texte. Adopté par référendum, il entre en vigueur le 4 octobre 1958 : de ce jour date donc le baptême de la Ve République. La Cinquième RépubliqueLes débuts de la nouvelle république ne sont pas des plus faciles. En effet, il faut d'abord gérer la décolonisation, c'est-à-dire l'indépendance des ex-colonies. Le 18 mars 1962, la guerre d'Algérie prend officiellement fin lors de la conférence d'Évian. Élu président en 1958 après le référendum sur la Constitution, le Général De Gaulle veut faire de la France une grande puissance autonome: il fait développer une bombe atomique française et fait fermer les bases militaires américaines en France. Cependant, il est surpris par les "événements" de mai 68 pendant lesquels de nombreuses manifestations éclatent, rassemblant des étudiants mais aussi des ouvriers. En 1969, il propose une réforme du Sénat par référendum; 53,3% des Français la refusent. Charles de Gaulle démissionne alors et se retire dans le village de Colombey-les-deux-Eglises où il s'éteint le 9 novembre 1970. Le président Pompidou poursuit les grandes lignes de la politique de son prédécesseur. Il meurt le 2 avril 1974, avant d'avoir terminé son mandat (qui est de 7 ans). Le président Giscard d'Estaing lui succède. Peu après, au milieu des années 70, la crise économique frappe le pays. C'est ce qu'on a appelé le premier " choc pétrolier ". Le 10 mai 1981, les Français mécontents élisent François Mitterrand à la présidence de la République: c'est le premier président socialiste de la Ve République. Avec lui, la gauche fait son retour à la tête de l'État. Le nouveau gouvernement dirigé par Pierre Mauroy adopte la 5ème semaine de congés payés et nationalise plusieurs entreprises. Les socialistes restent au gouvernement jusqu'en 1993, à l'exception des années 1986 à 1988 qualifiées de période de "cohabitation". Le 7 mai 1995, Jacques Chirac est élu président de la République; il nomme Alain Juppé comme Premier ministre. Les symbolesLe coq : plus gaullien que gauloisGaulois, le coq ? Hum, pas vraiment. Nos ancêtres n'avait pas d'amour particulier pour ce volatile. C'est aux Romains qu'on doit le premier rapprochement entre les habitants de la Gaule et l'orgueilleux emplumé... tout simplement parce qu'en latin, "gallus" signifie à la fois "coq" et "gaulois" ! De-ci, de-là, sur une monnaie ou une gravure, les rois de France lui font une petite place, mais il demeure un emblème mineur. A la Révolution, le coq sort enfin de l'ombre et devient animal fétiche. Pour peu de temps. L'empereur Napoléon le renvoie dans sa basse-cour car il préfère d'autres plumes et un autre bec : ceux de l'aigle. Le coq revient avec la République : il s'installe même à l'Elysée, la résidence du président de la République, sous la forme d'une sculpture dans la grille du palais - cette "grille du coq" est toujours là. Mais c'est finalement pendant la Première Guerre mondiale que le coq devient une vedette. Les caricaturistes français l'adorent. Il symbolise alors la France, paysanne et courageuse, face à l'aigle cruelle (*) choisie comme emblème par l'empereur allemand. Depuis, il est devenu l'un des symboles non officiels mais indémodables de la République : quand en 1944 le général de Gaulle fait imprimer à Alger les premiers timbres de la France libérée, il fait dessiner un coq chantant le cocorico de la victoire ! Et lorsque l'équipe de France de football ou de rugby joue, il suffit souvent de scruter le stade pour trouver, sur un coin de pelouse, un vrai coq en chair et en plumes lâché par un spectateur malicieux. (*) en héraldique, aigle s'écrit au féminin.
La Marseillaise : elle aurait pu s'appeler la Strasbourgeoise !"Aux armes citoyens, formez vos bataillons..." Chacun en fredonne le refrain, mais qui en connaît vraiment les paroles ? Et d'abord, saviez-vous que la Marseillaise compte sept longs couplets, tous composés d'une seule traite et en une seule nuit par un soldat, le capitaine Claude-Joseph Rouget de Lisle, en garnison à Strasbourg ? Le 26 avril 1792, ce morceau de bravoure est chanté avec lyrisme par le maire de la ville : il plaît énormément, mais à l'époque il s'intitule encore "Chant de guerre pour l'armée du Rhin". On aurait pu tout autant l'appeler la Strasbourgeoise. Mais l'histoire en décida autrement. Le 30 juillet 1792, une troupe de 500 hommes pénètre dans Paris en chantant à tue-tête un air martial et entraînant qui n'est autre que... le chant de Rouget de Lisle ! Comme ce bataillon vient de Marseille pour participer à la Révolution, la chanson est prestement rebaptisée "la Marseillaise" par les Parisiens. Le succès est foudroyant. Dès le 14 juillet 1795, il devient hymne national. Mais quand la Révolution prend fin avec l'avènement de l'empereur Napoléon, puis le retour de la monarchie, la Marseillaise est oubliée. C'est seulement le retour de la République, troisième du nom, qui confirme son statut d'hymne national en 1879. Depuis, elle ne l'a jamais perdu. "Aux armes citoyens, formez vos bataillons..." Marianne : la femme-RépubliqueOn lui donne les traits de Brigitte Bardot, Catherine Deneuve ou Sophie Marceau. À qui ? À Marianne, cette figure féminine qui symbolise la République, avec son bonnet phrygien sur la tête. Dans l'Antiquité déjà, la démocratie était représentée par une femme; et dans l'empire romain, le bonnet phrygien était synonyme de liberté puisque les anciens esclaves affranchis par leur maître le portaient. En 1792, quand la Révolution française accouche de la Ire République, c'est une femme qu'on choisit pour symboliser le nouveau régime, une guerrière souvent casquée. Le bonnet phrygien remplacera peu à peu le casque. Quant à son nom, il vient des adversaires de la République qui, pour ridiculiser ce régime populaire, choisissent deux prénoms très répandus dans le petit peuple : Marie et Anne. Par un amusant retournement de situation, le sobriquet s'est imposé. Le drapeau : trois couleurs qui font la FranceBleu, blanc, rouge : aucun doute, ces trois couleurs sont attachées à notre pays ; d'ailleurs la Constitution reconnaît le drapeau tricolore comme emblème national. Mais d'où viennent-elles donc ? De... loin ! Lors du couronnement de Charlemagne, il y a 1200 ans, une bannière bleue flottait déjà en hommage à saint Martin, qui coupa son manteau bleu en deux pour en offrir une moitié à un pauvre. Le rouge, couleur du sang des martyrs, vient de saint Denis dont les rois de France firent le protecteur du royaume. Quant au blanc, il est choisi comme couleur royale en 1638. La Révolution française prend ces trois couleurs et les réunit sur un même drapeau dès 1790. Depuis, malgré quelques tentatives de changement, il n'a pas bougé. |
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